L’émergence de l’expression mémorielle des enfants de soldats supplétifs algériens

L’émergence de l’expression mémorielle
des enfants soldats supplétifs algériens.

Rendez-vous dans le cadre de la biennale TRACES.
CCO Jean-Pierre Lachaize
Mardi 20 novembre 2018, 19 h

Les « harkis » apparaissent dans l’espace public comme un groupe se revendiquant en tant que tel dans les années 90. En 1975, des fils d’anciens supplétifs rapatriés, encore relégués dans les camps se révoltent pour en réclamer la fermeture et exiger la résolution des problèmes sociaux. Ils refusent l’assignation communautaire, désirant être reconnus comme des « Français à part entière ». Les manifestations de 1991 sont un tournant. « Français entièrement à part », les militants s’approprient le terme « harki » comme label identitaire. En mettant en avant la « dette du sang » et la « loyauté » de leurs pères, ils demandent réparation sociale et reconnaissance mémorielle. Au début des années 2000, ce « récit légendaire » est remis en question par une autre génération de militants, dont les revendications sont davantage centrées sur le traitement subi au lendemain de la guerre. Il s’agira dès lors de revenir sur cette prise de parole mémorielle des enfants, brisant le silence paternel, sur ses enjeux et ses mutations.

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Échange introduit par la projection d’un épisode de Mémoires vives, en présence des enseignants. Film retraçant la Rencontre entre Saïd Merabti, et les élèves du lycée professionnel Les canuts, à Vaulx-en-Velin durant l’année scolaire 2017-2018.
Saïd Merabti, né pendant la guerre d’indépendance, fils de harkis exilés en 1962 explique son parcours et celui de sa famille. L’engagement a été l’une des constantes de sa vie de citoyen. Outre des mandats syndicaux et politiques, il a assumé successivement et, sans contradiction, la défense de la culture berbère, les combats antiracistes, et les revendications de reconnaissance des familles harkies.

Docteur en anthropologie et en sociologie, Giulia Fabbiano est chercheuse associée à l’IDEMEC à Aix-en-Provence et chargée de séminaire à l’EHESS. Dans le cadre de sa thèse de doctorat, soutenue en 2006, elle s’est intéressée aux narrations postcoloniales et, plus précisément, aux pratiques identitaires et mémorielles des descendants de harkis et d’immigrés algériens. Sa recherche a donné lieu à des nombreux articles et à un ouvrage, Hériter 1962. Harkis et immigrés algériens à l’épreuve des appartenances nationales, publié aux Presses universitaires de Paris Ouest en 2016.

CCO Jean-Pierre Lachaize
39 rue Georges Courteline
69100 Villeurbanne
http://www.cco-villeurbanne.org/accueil/
Participation : entrée libre